Formation : Gestion d’un groupe/une classe
Que l’on soit enseignant, formateur ou professeur, nous savons tous
l’importance de gérer adéquatement un groupe, ou une classe, afin d’assurer le
bon déroulement d'une formation. Je crois
qu’il est possible d’affirmer que tous, un jour ou l’autre, nous avons eu à
faire face à un groupe rébarbatif, indiscipliné ou
non coopératif.
Que faire dans ces situations ?
Dans un premier temps, j’aimerais d’abord préciser que malgré le fait
que ce sujet aborde certains types de personnalités, il ne touche pas et/ou ne vise pas les gens souffrant d’une condition
médicale diagnostiquée (dyslexie, dysphasie, troubles/problèmes d’attention,
d’hyperactivité, etc.). Pour ma part, ces conditions se doivent d’être
exprimées ouvertement car elles ont une influence certaine sur le déroulement
de la formation, notamment au niveau de la pédagogie. Il m’arrive d’ailleurs
fréquemment, après avoir reçu plusieurs indices révélateurs, de poser
directement des questions aux participants à savoir s’ils ont ou non déjà reçu
un tel diagnostic.
Ceci dit, la question demeure. (Que fait-on ?)
Précédemment (Les éléments-clé d’un bon formateur) j’ai fait allusion au
« contrôle » qu’un formateur devait maintenir sur ses participants.
En fait, le mot, à cause de sa connotation négative, était peut-être un peu
fort. Par contre, il n’en demeure pas moins que c’est exactement ce qu’il en
est. Le formateur « contrôle », ou
gère si vous préférez, le déroulement, la participation, le contenu des
interventions, et par conséquent l’atmosphère générale d’un local ou d’une
salle de classe. Il est évident également que j’utilise le mot
« contrôle » lorsque les situations rencontrées deviennent
problématiques ; c’est à dire qu’elles en viennent à perturber le bon
déroulement du cours/formation.
Étant donné que l’être humain est au cœur de notre profession même (s’il
ne l’est pas, il est temps de changer de carrière !) nous ne pourrons jamais
éliminer toute situation indésirable. Il n’en reste pas moins que nous avons à
intervenir et à établir un échange productif avec des gens issus de différents
milieux, ayant tous leur propre personnalité et donc leurs propres différences,
réunis dans un seul et même endroit.
Pour ma part, tout bon enseignant qui se respecte se doit d’avoir un bon
jugement de caractère/personnalité, c’est à dire pouvoir reconnaître rapidement
quel genre de personne est devant lui/elle. Bien sûr, on pourrait tous aller
faire un baccalauréat ou une maîtrise en psychologie revenir enseigner un peu
mieux informé et beaucoup mieux outillé. Mais je
ne crois pas que ce soit là une option des plus populaires. On peut également
se mettre à dévorer tous les bouquins écrits par des auteurs à succès qui
frisent plutôt le genre bestseller
que scientifique. Je crois qu’il est de bon aloi, d’en prendre et d’en laisser
sur ce qui est dit dans certains de ces ouvrages ; quelques fois même, mieux
vaut en laisser plus que d’en prendre. Mais encore ici, je crois que rien ne
vaut l’expérience personnelle.
Si on est en mesure de bien « évaluer » les participants qui
assistent à nos cours/formations, il est beaucoup plus facile d’établir un bon
lien immédiatement et ainsi mieux gérer les interventions qui sont faites.
Tout ceci peut toutefois sembler bien théorique et, dans le fond, ne pas
dire grand-chose si je n’illustre pas avec des exemples pour différents types
de personnalité. En passant, j’aimerais spécifier ici que je ne dis pas quoi
faire ou comment le faire. Je ne fais que partager mes expériences.
Dans un groupe de cinq (5)
personnes, Ti-Coune prend beaucoup de place et verbalise abondamment, à tort ou
à travers. Il répond même aux questions qui ne lui sont pas posées et lorsque
l’attention générale se détourne de lui trop longtemps (quelques minutes) il
ouvre la bouche. Après un temps, le regard des autres participants en dit long.
Que faites-vous ?
Ma première réaction est toujours de « reconnaître qu’il
existe ». Dans mes tous premiers échanges, je l’encouragerais/féliciterais
sur ses connaissances, le relancerais sur son anecdote ou sur sa blague.
Par contre, plus les interventions de Ti_Coune se multiplient et
dépassent « la norme », moins je les reconnais/encourage. De plus,
s’il répond à une question qui ne lui est pas posée, je le regarde avec un
sourire en lui disant : « Bravo (avec le nom de la personne à
qui la question avait été originalement posée.) ! » S’il répète le
manège encore, je lui demande simplement, sans sourire, de bien vouloir laisser
la personne s’exprimer d’elle-même, ne serait-que par politesse, ou pire encore
(!) par respect.
Par contre, il est possible que Ti-Coune ait la tête dure et ne
comprenne pas vraiment les messages qui lui sont lancés. À ce moment, je
l’invite avec beaucoup d’insistance à prendre une classe individuelle où il
pourra s’exprimer à sa guise. Si l’idée ne lui plaît guère, je lui demande à
nouveau de bien vouloir respecter les consignes du groupe. Rendu à ce point, la
plupart des Ti-Coune rencontrés reprennent leur place respective dans le
déroulement des formations.
2. Le type réfractaire (le
« rebelle »)
Rambo fait partie de votre
groupe. Son attitude générale démontre qu’il ne tient pas à être dans le cours
et/ou qu’il n’aime pas la matière que vous donnez. Il est parfois bruyant dans
ses nombreux mouvements et ne participe pas du tout aux interventions. De façon
générale, il est très négatif au point où les autres participants se retrouvent
intimidés par sa présence.
Que faites-vous ?
Pour ma part, j’aborde la situation immédiatement avant qu’elle ne se détériore. Je cherche à connaître les raisons
de son mécontentement. Si sa présence est forcée (prérequis pour une promotion
ou pour un développement personnel, obligation de l’employeur/juge ou autre),
je dis que lui,
il n’est pas « forcé » d’avoir l’« attitude », qu’il est possible de rendre l’expérience agréable; qu’il n’en tient en fait qu’à lui. Le tout sera sa décision personnelle, tant que
son attitude ne perturbe pas l’ensemble de la classe ou des participants.
Souvent, la première chose qui arrive est que Rambo réalise qu’il y a
moyen de tourner le tout en quelque chose à laquelle il veut finalement
participer. S’il me dit, par exemple, qu’il a déjà suivi ce genre de
cours/formation, je fais ressortir ce qui a bien fonctionné et ce qui a été
moins bien réussi. On peut alors réorienter la formation afin qu’elle puisse
plaire à tous et atteindre les objectifs visés.
Si la raison du mécontentement est que la personne semble bien connaître
le sujet dont il est question, j’essaie alors de m’en faire un allié ; je la
responsabilise même à me corriger si je fais fausse route ; lui demande des
explications sur les erreurs commises par ses pairs, d’aider autant que
possible les gens autour de lui qui ont plus de difficultés, et ainsi de suite.
Le vieux proverbe disant que si on ne peut vaincre l’adversité, mieux
vaut se joindre à elle a vraisemblablement un fond de vérité.
3. Le type farceur (Le « clown »)
Bozo est dans votre groupe. Chaque intervention qu’il fait est teintée
d’un sens de l’humour plus ou moins bon. Il fait sourire dans sa première
déclaration mais fait soupirer de lassitude à sa dixième. Il tente même de
tourner à la blague certaines des répliques de ses pairs au sein du groupe mais
tout tombe à plat. Après un certain temps vous réalisez que les participants
interviennent de moins en moins souvent et que l’atmosphère dans le groupe a
changée et n’est pas des plus saines.
Que faites-vous ?
Ce type est un peu spécial car d’un côté il est toujours bon d’avoir une
autre ressource qui peut briser la glace ou atténuer
un malaise (avec un meilleur sens de l’humour !). D’un autre côté, ce genre de
comportement est présent bien souvent pour dissimuler des lacunes personnelles,
que ce soit au niveau du comportement général ou des facultés intellectuelles.
Lorsque les interventions effectuées par l’individu en viennent à déranger la
classe/formation, il faut savoir y mettre terme rapidement sans trop offenser
les parties présentes.
Personnellement, après quelques interventions qui tombent mal, je
souligne le fait qu’il faudrait peut-être un peu plus de sérieux afin de faire
avancer les choses. Si cela ne
fonctionne pas, je lui conseille de ne pas abandonner son travail pour devenir
comédien. Si la personne ne comprend toujours pas, je la regarde dans les yeux
en lui demandant : « Sérieusement ? » et je lui demande de
modifier quelque peu ses interventions car elles sont énergivores au niveau du
temps et par conséquent au bon déroulement de la formation.
Bien sûr, il y a encore d’autres types de personnalité qui seraient fort
intéressants à aborder et il y a encore beaucoup à écrire sur le sujet. Mais
pour des raisons évidentes, j’arrête ici et y reviendrai prochainement.
Au plaisir!
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Louis Carle
Directeur
Formation Linguistique L.C.
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